Etude géomorphologique et de la dynamique morpho-sédimentaire actuelle du Sahara Atlantique face à la vulnérabilité des aménagements entre l'Oued Draâ et Lagwira
Auteur / Autrice : | Karim Selouane |
Direction : | Bernard Beaudoin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Dynamique et ressources des bassins sédimentaires |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris, ENMP |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de géosciences (Fontainebleau, Seine et Marne) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Laurent Jolivet, Philippe Claude Chamard, Gérard Fries, Marie-Françoise Courel, Ahmed Hajji, Abdellatif Orbi |
Mots clés
Résumé
Le Sahara Atlantique a pour cadre géographique l'ex Sahara Espagnol et l'extrême Nord Ouest de la Mauritanie. Notre zone d'étude s'étend ainsi sur une superficie de 300 000 km2, compris entre le 20ème et le 30ème parallèle. Ses frontières sont à la fois naturelles ; le bas Oued Draâ (au sud de la boutonnière d'Agadir) au Nord et l'Océan Atlantique à l'Ouest, et pollitiques ; l'Algérie au N-E, la Mauritanie à l'Est et au Sud. Le Sahara Atlantique, où les altitudes supérieures à 400 m sont exceptionnelles, est le domaine des plaines et des plateaux. Ce vaste territoire est traversé par de nombreux accidents structuraux dont le plus important est celui d'Agadir-Timiris-Dakar parallèle à la fracture médio-atlantique, situé à la limite de deux bassins sédimentaires de bordure océanique : le bassin sénégalo-mauritanien et le bassin de Tarfaya-Laâyoune-Dakhla. L'étonnante monotonie (apparente. . . ) de cet espace s'explique, en partie, par l'extension considérable de la dalle moghrébine calcaro-gréseuse (d'âge Villafranchien 2. 5 (?) à 4Ma) à lumachelles et à pectens à l'Ouest et du Socle granitique archéen à l'Est. Cette monotonie localement voilée par des champs de barkhane, est rompue, dans certaines régions, par des reliefs qui, quel que soit leurs volumes, induisent des contrastes saisissants. Cependant, le Sahara Atlantique tout comme l'ensemble de l'Afrique saharienne, a connu les effets des glaciations et des interglaciaires et vraisemblablement des événements (néo)tectoniques plus ou moins importants comme nous le laisse supposer les structures et les rejets observées. Après l'élaboration de l'encroûtement terminal durant le Pliocène moyen /supérieur, sont survenues des crises morphogéniques d'origine tectonique, climatique et marine qui détruisit définitivement l'équilibre des reliefs néogènes. La plus importante des crises se place à la charnière entre le Miocène et le Quaternaire ancien (plio-quaternaire) et constitue un véritable tournant dans l'évolution morphologique du Sahara Atlantique. En effet, de notables modifications des facteurs de la morphogenèse marquent les débuts des temps Quaternaires où des retouches ont été apportées au paysage, et ce dans un contexte d'alternance d'humide et d'aride qu nous connaissons, plus ou moins. Soumis aux conditions d’érosion en climat aride au moins depuis l’Ogolien (15 000-10 000 BP) et post-holocène (5 000-3 000 BP), les terrains anciens, du Précambrien au Cénozoïque, sont masqués par des débris de cette destruction. Ils ne subsistent souvent que des dépôts détritiques Quaternaire de cailloutis générés par l’action combinée de l’érosion fluviatile, éolienne, marine et des processus de la météorisation. Les modelés de glacis, de terrasses et les dépressions atteignent des dimensions supérieures vers l’Ouest. Ainsi, depuis la fin de l’Holocène (3000 BP) date de l’aridification du Sahara, le vent a pris une place de plus en plus importante dans l’édification du paysage actuel, effaçant ou fossilisant progressivement la paléo-topographie et certains dépôts superficiels. Pour le secteur margino-littoral, la morphologie du triptyque désert, falaise, mer est intimement liée à l’évolution des dynamiques hydro-climatiques récentes et à la compétence lithologique des affleurements face aux vents très puissants et dans une moindre mesure aux ruissellements. Par conséquent les alizés, vent de secteur Nord, sont probablement depuis l’Ogolien l’agent fondamental de la morphogenèse du plateau littoral (dénommé « Aguerguer ») comme en témoignent les modelés aérodynamiques que constituent les dunes fossiles, les « fleuves de sables » et les « Yardang ».