Endommagement des soudures d'aciers à très haute résistance pendant l'essai de traction en croix : analyse mécanique et métallurgique de la fissuration dans la zone fondue
Auteur / Autrice : | Bouchra Naït Oultit |
Direction : | Helmut Klöcker |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science des matériaux et structures |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Saint-Etienne, EMSE |
Mots clés
Résumé
Le soudage par point est l’un des procédés incontournables de l’industrie automobile. Le développement de nouveaux aciers à très haute résistance (THR, Rm≥800MPa) doit répondre alors à des préconisations très spécifiques liées à ce procédé. Dans le test de traction en croix, l’aspect après rupture généralement requis est le déboutonnage dans le métal de base ou dans la Zone Affectée Thermiquement (ZAT). Or ce comportement très courant pour les aciers faiblement alliés diffère pour les aciers Dual-Phase (DP) et TRansformation-Induced Plasticity (TRIP). La fissure se propage le plus souvent partiellement ou totalement dans la zone fondue (ZF) le long du plan de joint. Cette morphologie à rupture est souvent rejetée durant les tests qualitatifs car assimilée à une faible tenue mécanique du noyau fondu. En plus, la tenue mécanique (CTS) de l’assemblage n’augmente pas avec la résistance mécanique du métal de base. Une méthode originale d’analyse de l’évolution de la courbe de traction en croix nous a permis de révéler jusqu’à six étapes d’endommagement. Ces séquences traduisent la rigidité apparente de l’assemblage durant le test. L’interprétation physique des différentes évolutions confirme que la tenue CTS de l’assemblage n’est pas directement corrélée à un type de rupture précis. C’est l’interaction entre les composantes mécaniques du test et la résistance locale à la fissuration qui permettent d’aboutir à la valeur en CTS. Plusieurs nuances DP et TRIP présentant des types de ruptures différentes ont été ainsi analysées. Notre compréhension de la microstructure locale nous a amené à évaluer l’impact de chaque séquence d’endommagement sur la tenue mécanique finale. On en conclut alors que les ruptures dans la zone fondue n’induisent pas nécessairement une baisse de la tenue mécanique. Cette approche nous a permis aussi de développer un outil de compréhension du comportement des soudures (DCM, Damage Contribution Methodology) afin de cibler les leviers sur lesquels on pourrait agir pour atteindre des performances optimales.