L'ordre et la dette : les gentilshommes des états de Bourgogne et la prétention absolutiste, d'Henri IV à Louis XIV (1602-1715)
Auteur / Autrice : | Jérôme Loiseau |
Direction : | Christine Lamarre, Philippe Salvadori |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Christine Lamarre, Philippe Salvadori, Laurent Bourquin, Joël Cornette, Benoît Garnot, Julian Swann |
Résumé
A partir de 1660, la Chambre de la noblesse des Etats de Bourgogne devint bien plus attractive que par le passé, à tel point, qu’elle ferma ses portes, à partir de 1679, à ceux qui n’étaient que nobles simplement et non gentilshommes. L’institution provinciale n’était donc pas cette coquille vide d’intérêts politiques, telle qu’elle fut longtemps présentée. Au contraire, elle su se réinventer, grâce à l’autorité monarchique qui l’instituait régulièrement tous les trois ans. Le nouveau bâtiment des Etats et la nouvelle cérémonie d’ouverture, à partir de 1680, témoignent de cette mutation radicale qui les vit abandonner la politique du strict respect de leurs privilèges pour celle d’une coopération administrative et « fisco-financière » avec la monarchie de Louis XIV. Les gentilshommes formaient une assemblée d’homologues, dominée par une oligarchie associant aux anciennes familles de Bourgogne des hommes du gouverneur, notamment des Princes de Condé. Ils suivirent, par un réflexe légitimiste d’obéissance, cette nouvelle politique des Etats, qui satisfaisait, en outre, leurs intérêts matériels et symboliques. L’assistance aux Etats devint pour eux une opportunité, les injonctions du pouvoir royal se complexifiant, pour se familiariser avec les questions d’intérêts communs, les techniques financières, les obligeant, pour une large minorité d’entre eux, à transférer dans le domaine civil, une éthique du service élaborée dans les armées du Roi et qui fit d’eux de véritables administrateurs provinciaux.