Art et individuation : la rupture expressionniste
Auteur / Autrice : | Astride Bissa Bi Nzue |
Direction : | Maryvonne Perrot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Ordre et désordre dans l'histoire des sociétés (Dijon2007-2011) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Maryvonne Perrot, Philippe Castel |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Claude Beaune, Jean-Jacques Wunenburger |
Mots clés
Résumé
L’expressionnisme, considéré comme l’une des plus grandes avancées esthétiques du 20ème siècle, s’attache à une conception de la création artistique comme construction de la personne, mode d’individuation. Et, prenant le contre-pied des critères de définition habituels, le Beau ou la Forme, cette esthétique singulière née dans un contexte particulièrement difficile, représente pour l’art du début du 20ème siècle et toute la pensée esthétique contemporaine, un véritable catalyseur. En effet, l’expressionnisme induit une transformation totale du mode représentatif de l’art, celle de la figure du sujet humain et de son rapport au monde, donnant ainsi à l’art une nouvelle dimension anthropologique. Il marque donc une approche de l’art qui permet de mettre au jour ou de résoudre la question d’une éthique de l’humain, incompatible avec des définitions essentialistes. Ainsi, cette esthétique apparaît d’abord comme le rejet catégorique d’une réalité sociale, culturelle et politique particulièrement éprouvante, mais qui semble en même temps forger son caractère et déterminer ses orientations. L’émergence du primitivisme est à cet égard emblématique. Ce primitivisme qui apparaît comme acceptation, comme reconnaissance d’une altérité quasi radicale, quête de sens et d’identité, affecte l’expressionnisme et l’art contemporain dans leur conception de l’art et de la conception de la vie. Par conséquent, cette impulsion tout à fait particulière du primitivisme représente l’une des meilleures manifestations de la révolution esthétique du 20ème siècle mais aussi, fait de l’expressionnisme le creuset d’une conception de l’art et de l’homme en dehors de tout particularisme tranché et de formes arrêtées.