Thèse soutenue

Le "familial" en France sous le régime de Vichy : territoires, réseaux, trajectoires : les exemples de la Bourgogne et de la Franche-Comté

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Auteur / Autrice : Christophe Capuano
Direction : Serge Wolikow
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Ordre et désordre dans l'histoire des sociétés (Dijon2007-2011)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Serge Wolikow, Michel Chauvière, Michel Dreyfus, Françoise Fortunet de Loisy, Gilles Pollet, Paul-André Rosental

Résumé

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Cette thèse vise à analyser les usages politiques, juridiques et sociaux de l’objet « famille » sous le régime de Vichy. Elle tend d’abord à réévaluer le rôle de l’Etat français dans le champ familial. Longtemps présentée comme prééminente, l’action étatique en matière familiale connaît plusieurs formes de limites dues aux effets de l’Occupation, au fonctionnement interne de l’appareil d’Etat. Ses réalisations effectives reposent également largement sur la mobilisation et l’investissement d’institutions non-étatiques, tant publiques que privées, tant centrales que locales – observées à travers les exemples de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Cette recherche étudie ainsi dans un second temps les stratégies poursuivies par les institutions de la sphère familiale à différentes échelles tant dans leurs objectifs communs que dans leurs approches spécifiques. Il s’agit de mettre en évidence la diversité des formes d’interactions entre l’Etat et les institutions privées mais aussi de montrer les importantes tensions qui en résultent. Cette étude examine enfin le processus de construction d’une représentation apolitique et non compromettante de l’action familiale dont les effets jouent à différents niveaux. Elle permet d’abord sous l’Occupation le double engagement des familiaux, à la fois au service de Vichy et de la résistance. Elle rend possible ensuite le maintien de ces acteurs, qui vont bénéficier de l’indulgence des épurateurs, dans les instances familiales de la Libération. Elle explique enfin la pérennité d’une politique familiale et nataliste dans la France de l’après guerre, même si les principes républicains sur lesquels elle repose constituent une rupture radicale avec le régime précédent.