Le corps dans l'oeuvre d'Eric Rohmer
Auteur / Autrice : | Violaine Caminade de Schuytter |
Direction : | Vincent Amiel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques, du spectacle |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Caen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures, cultures et sciences sociales (Caen....-2011) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
On appréhende encore trop le cinéma de Rohmer à l'aune '’une fausse évidence : l'importance de la parole. Ce point de vue ampute une oeuvre qui place le corps au coeur de la représentation, car, au cinéma, “l'apparence est l'être”. Rohmer restaure l'intégrité du langage cinématographique : le corps de l'acteur ne serait en effet qu'un “sujet mince” s'il n'était incorporé par le jeu de la mise en scène à l'espace filmique. La beauté du corps humain, pétition de principe, est éprouvée au gré de récits prenant les héros au filet de leurs contradictions. Mais le corps dans sa singularité irréductible résiste aux grimaces des clichés, aux discours décalés, à la psychologie réductrice, à l'emprise des récits. La vie qui anime les corps des acteurs, des personnages et de l'oeuvre n'est pas seulement définie par le pouvoir de la pensée. L'inconscient fait aussi bouger ce qui menace de se figer, de se couper. La création cinématographique est pour Rohmer une tâche qui doit s'effacer face au réel découvert et se résoudre en une transparence. Mais les jeux de l'humour et de l'ambiguïté encadrent paradoxalement le caractère impénétrable de la forme finie et infinie qu'est l'humain. Ce cinéma de l'émotion retenue a comme ultime enjeu de toucher le spectateur.