Thèse soutenue

Saisir l'État en action en Afrique subsaharienne : action publique et appropriation de la cause des mutilations génitales féminines au Mali et au Kenya

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Auteur / Autrice : Aurélie Latoures
Direction : Christian Coulon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Institut d'études politiques de Bordeaux (Pessac, Gironde) - Centre d'étude d'Afrique noire (Pessac, Gironde ; 1958-2010)
Jury : Président / Présidente : Christian Coulon
Examinateurs / Examinatrices : Christian Coulon, Pascale Laborier, Johanna Siméant-Germanos, Dominique Darbon, Elise Johansen
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Laborier, Johanna Siméant-Germanos

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La lutte contre les "mutilations génitales féminines" (MGF), érigée en cause globale, témoigne de l'insertion paradoxale des sociétés africaines sur la scène internationale. Pour autant, les politiques anti-MGF qui émergent dans les sociétés excisantes à partir des années 1990 ne sont-elles qu'une réponse automatique aux prescriptions internationales en faveur de l'éradication de ces pratiques ? Adoptant une perspective sociologique de l'action publique extravertie, le présent travail de thèse explore comment une pratique sociale et culturelle (les MGF) devient un problème et une cause mobilisatrice ; et comment cette cause est politisée, autrement dit traduite dans les champs politiques maliens et kenyans. La comparaison du passage de la "mise en sens" à la "mise en action" du problème des MGF, dans un contexte globalisé, met en évidence des trajectoires d'appropriation politique contrastée de la cause. L'appropriation est différentielle dans le cas malien - avec un cadre d'action publique "maternaliste-éducatif" dominant, faisant de la loi une option "non malienne" ; et plutôt mimétique dans le cas kenyan - avec des cadres d'action publique pluralistes moulés sur les mises en sens globales (comme par exemple le Children's Act voté en 2001). Ces différences questionnent les rapports y compris stratégiques à l'extraversion dans le gouvernement des sociétés africaines. Au-delà de la problématique des MGF, cette étude permet donc d'appréhender l'Etat au quotidien, c'est à dire en action. Concurrencé, privatisé et réduit à ses fonctions technicistes, il n'en reste pas moins ici la glue d'une gouvernalité multièniveaux négociée de la cause des MGF.