Thèse soutenue

Dynamiques des champs politiques locaux au Gabon : Contribution à l'analyse de l'intégration politique

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Auteur / Autrice : Hervé Ingueza
Direction : Dominique Darbon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Institut d'études politiques de Bordeaux (Pessac, Gironde) - Centre d'étude d'Afrique noire (Pessac, Gironde ; 1958-2010)
Jury : Président / Présidente : Dominique Darbon
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Darbon, François Constantin, Alioune Badara Fall, Guy Rossatanga-Rignault
Rapporteurs / Rapporteuses : François Constantin, Alioune Badara Fall

Mots clés

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Résumé

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La trajectoire de l'Etat gabonais peut se lire en 3 temps : le temps de l'apprentissage et de l'appropriation des mécanismes de participation politique (1946-1967) ; le temps de l'exclusivisme politique imposé par le parti unique gabonais (1968-1990) et enfin le renouveau démocratique intervenant à partir de 1990. Au travers de cette configuration, notre travail permet de situer la pratique des espaces locaux dans une perspective de l'intégration politique. Dans ce contexte, outre la dimension étatique qui identifie la nature, leur structuration politique s'inscrit dans des logiques de contrôle et de légitimation. Ces éléments conditionnent les contours contractuels de l'articulation entre le pouvoir central et les espaces locaux. Qu'ils se conçoivent comme espaces de prolongement et de domination du centre, ou comme des espaces de conquête et de visibilité des forces politiques antagonistes, les modes relationnels sont marqués par les caractéristiques structurelles de l'Etat gabonais (centralisé et jacobin). Structurellement établis par des contingences locales et par ailleurs, marqués par des tentatives de neutralisation politique, les champs politiques locaux gabonais se caractérisent par leur pratique élective et s'insèrent dans un mode de captation contrôlée par le pouvoir central. En 1990, le renouveau démocratique a fragilisé la domination du pouvoir central. Dans ce contexte, avec l'émergence de forces politiques nouvelles, les champs politiques locaux cristallisent la vie politique gabonaise. Dans un premier temps il s'agit d'une recherche effrénée de multiplication de circonscriptions administratives pour un plus de partage. De l'adage "diviser pour mieux régner" on découvre un nouvel axiome politique "découper pour plus de partage". D'autre part, les lieux sont liés à l'Etat par le biais de son organisation en plusieurs niveaux d'administration et de la géographie de son hégémonie. L'Etat survit et prospère tant qu'il peut maintenir la coalition territoriale des lieux qui lui donnent une forme géographique. L'Etat dépend du soutien des lieux, de même que les lieux dépendent de l'influence politique du centre. La continuité politique du système gabonais se réalise par l'investissement des espaces locaux servant de lieux de légitimation et de contournement d'une contestation politique maîtrisée.