Thèse soutenue

Poncif et innovation dans l'oeuvre de Jules Laforgue

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Auteur / Autrice : Alissa Le Blanc
Direction : Éric Benoit
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’objet de cette thèse est d’étudier, à travers le cas de Jules Laforgue (1860-1887), comment un auteur moderne réagit face au problème de la stéréotypie langagière. En nous basant sur sa conception de la notion subjective de poncif, nous cherchons en particulier à déterminer comment Laforgue réussit à surmonter l’aporie du déjà dit qui hante son œuvre. Le corpus d’étude comprend essentiellement sa production poétique (Le Sanglot de la Terre, Les Complaintes, L’Imitation de Notre-Dame la Lune, Des Fleurs de bonne volonté, les Derniers vers et quelques poèmes isolés) ses nouvelles (Moralités légendaires) et sa critique d’art, auxquelles sont adjoints la correspondance et un ensemble de notes et de textes inachevés. Notre propos est de montrer que, dans un contexte artistique où la notion complexe de poncif s’insère dans la dialectique moderne de l’original et du banal, l’œuvre laforguienne témoigne d’une approche nuancée et personnelle. Relevant le défi de l’utilisation de thèmes et de procédés dévalués, l’auteur opère un retournement, d’ordre à la fois idéologique et esthétique, pour faire du poncif, véhicule tout désigné de la doxa et de l’académisme, un puissant instrument de déconstruction des discours et surtout de renouvellement de la langue. Ce détournement s’effectue grâce à un ensemble de stratégies subversives, ludiques et créatrices qu’il s’agit de mettre au jour. Si elles possèdent des implications diverses suivant qu’il s’agit de prose ou de poésie, elles restent sous-tendues par les mêmes buts : dans un cas comme dans l’autre, les poncifs sont mis au service d’une démarche critique, et participent avant tout à l’élaboration d’une poétique résolument novatrice.