Adolescence et exil(s) : quand la honte ''parle'' au(x) lieu(x) du sujet : étude auprès de jeunes migrants pris en charge par la justice des mineurs
Auteur / Autrice : | Stéphanie Mousset |
Direction : | Odile Reveyrand-Coulon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Odile Reveyrand-Coulon, Zohra Guerraoui, François Marty, Edwige Rude-Antoine, Marie-Jean Sauret |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche porte sur la dynamique subjective de la honte et de l'exil à l'adolescence, et prend sa source dans le travail avec les jeunes pris en charge par la justice des mineurs. Très souvent héritiers d'une histoire familiale d'émigration, ces jeunes sont par ailleurs décrits dans leur vulnérabilité à trouver leur place et à surmonter de successives expériences de violence et de rupture. Nous avons voulu explorer les modalités d'une recontre subjective avec ces jeunes, à partir de leurs héritages et expériences singulières de la honte et de l'exil : la honte, en ce qu'elle interpelle le sujet devant l'Autre ; l'exil, entendu comme l'expérience subjective de la perte du lieu (au plan ontologique et dans la migration). Considérer la honte sous l'angle de l'exil ouvre sur les questions de transmission de honte dans l'exil et de désabritement psychique dans l'expérience honteuse. L'adolescence place le sujet au coeur de nombreux paradoxes, dans lesquels se joue la question d'une réécriture du désir. Cette période s'apparente à une ''traversée d'exils'', renvoyant le sujet à son étrangeté et à la réorganisation de ses liens aux autres dans ses lieux. Nos études de cas confirment que le rapport du sujet à ses hontes peut dire quelque chose de sa façon de s'incrire dans ses lieux et d'y trouver la contenance balisant son cheminement identitaire. C'est en ce sens que nous avons formulé le titre de cet ouvrage : la honte parle des lieux du sujet, parfois aussi au lieu du sujet quand il ne peut s'en dégager ou que l'agir prend le dessus. Quand le sujet parle de ses hontes, il peut alors adresser une parole aux figures de l'Autre de ses lieux.