Le processus de formation du ghetto dans une ville moyenne, Angoulême
Auteur / Autrice : | Laurent Courtois |
Direction : | Didier Lapeyronnie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Président / Présidente : Éric Macé |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Lapeyronnie, Éric Macé, Michel Kokoreff, Yvon Lamy | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Kokoreff, Yvon Lamy |
Résumé
Les mutations de la société française modifient profondément les espaces urbains. Les villes se segmentent. Elles témoignent des fractures sociales et économiques de la société et illustrent l’inégale répartition des richesses. Des quartiers, jusque là définis par la précarité et la relégation, s’enfoncent dans un processus de ghettoïsation. Le ghetto étudié au sein d’une ville moyenne ne se limite pas à une ségrégation territoriale, sociale et raciale. Il se définit par un ensemble de conduites sociales émanant d’une organisation sociale et morale particulière. Face à la pauvreté, au racisme et à l’enferment, les personnes qui vivent dans le ghetto construisent des stratégies d’existence. Les rôles sociaux cristallisent les relations et fragmentent la vie sociale entre les catégories d’individus. Ce n’est pas un fonctionnement pathogène. Il est au contraire profondément social. Ce « contre monde » naît de l’action d’expériences vécues dans une société qui enferme et étouffe les individus du ghetto. Notre enquête a été réalisée dans le quartier de Basseau à Angoulême. Son intérêt est de montrer que le ghetto n’est ni naturel ni irréversible. Il s’inscrit plus profondément dans la mutation des relations sociales dans notre société et dans les villes.