Thèse soutenue

Le statut fonctionnel des bifaces au Paléolithique moyen récent dans le Sud-Ouest de la France : étude tracéologique intégrée des outillages des sites de La Graulet, La Conne de Bergerac, Combe Brune 2, Fonseigner et Chez-Pinaud / Jonzac

FR
Auteur / Autrice : Emilie Claud
Direction : Jacques JaubertHugues Plisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire et géologie du Quaternaire
Date : Soutenance le 04/12/2008
Etablissement(s) : Bordeaux 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....)

Résumé

FR  |  
EN

La fonction des bifaces, dont la présence est récurrente au Paléolithique moyen récent, a jusqu’à présent fait l’objet de rares études tracéologiques, dont les résultats ne permettent pas de se prononcer quant-à leur rôle précis en tant qu’outils et pourvoyeurs d’éclats. Les bifaces du Moustérien de Tradition Acheuléenne, tout comme leurs sous-produits de fabrication, sont ici étudiés du point de vue de leur fonctionnement, grâce à une approche tracéologique, celle-ci étant intégrée à des observations d’ordre technologique, morphologique et techno-fonctionnel. En amont, la constitution d’un large référentiel expérimental de traces d’utilisation sur les bifaces a notamment permis de dégager des critères spécifiques à ces outils pour l’interprétation des traces macroscopiques (esquillements, émoussés) en terme de modes de fonctionnement. Les bifaces MTA ne sont pas des outils polyfonctionnels : dans un premier temps, ces pièces, présentant souvent des bords latéraux convergeant vers une pointe, ont très largement servi à la boucherie, probablement lors de déplacements. De plus rares bifaces, présentant un tranchant distal transversal, ont été recherchés à d’autres fins, vraisemblablement pour hacher du bois. Les bifaces, longuement ravivés, ont gardé leur mode de fonctionnement initial tant que les propriétés fonctionnelles des bords ont été conservées. Les pièces dénaturées ont ensuite parfois été réutilisées en tant que percuteurs ou pour racler des matières minérales, sur les sites résidentiels. Les éclats de taille de biface bruts et retouchés en racloirs ont parfois été utilisés, plus spécifiquement pour la découpe de matières animales tendres dans le cadre de la boucherie. L’hétérogénéité des éclats utilisés, notamment leurs dimensions et les étapes de façonnage dont ils sont issus, argumente en faveur de la récupération de sous-produits et non d’une production volontaire prédéterminée.