Flux d'azote dans les sédiments marins sous influence de la conchyliculture et processus microbiens associés
Auteur / Autrice : | Laura Minjeaud |
Direction : | Patricia Bonin, Valérie Michotey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'environnement marin |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Océanologie (Marseille) |
Mots clés
Résumé
L’excès de nitrate et d’ammonium dans le sédiment côtier peut être la cause de développement phytoplanctonique important, avec potentiellement une production de toxine causant l’arrêt des ventes des produits de la conchyliculture du fait de risques sanitaires et ainsi avoir des répercussions économiques négatives. L’étude des processus microbiens permettant l’entrée ou l’élimination de l’azote des écosystèmes a donc été entreprise dans deux zones côtières présentant des activités conchylicoles : le golfe de Fos et le bassin d’Arcachon. Les processus impliqués dans les flux d’azote ont été déterminés en utilisant une nouvelle méthode d’appariement isotopique mise au point dans cette étude et prenant en compte non seulement la dénitrification mais également la nitrification et le processus d’Anammox. Les calculs théoriques ont été validés par des données expérimentales. L’application de cette méthode sur des sédiments de l’anse de Carteau (Golfe de Fos) étudiés au cours d’un cycle annuel nous a permis de montrer que la dénitrification, processus principal d’élimination de l’azote dans cette zone, a vu son activité multipliée par 20 au cours des dix dernières années pour atteindre, à l’heure actuelle, sa potentialité maximale. A l’heure actuelle, les flux sortant d’azote restent supérieurs à la fixation du N2, ce qui permet l’élimination de nitrate du sédiment. La nitrification et l’Anammox n’étant détectés qu’occasionnellement, l’ammonium du sédiment n’est quasiment pas éliminé par les processus bactériens. Dans le bassin d’Arcachon, zone conchylicole soumise à la marée, des études ont été menées au cours de deux missions, l’Anammox peut constituer jusqu’à 58% de la production de N2 même si le processus de dénitrification reste majoritaire dans la plupart des cas. Un impact de la marée et de l’année sur la production de N2 a été remarqué sans que soit notée une variation de la structure quantitative et qualitative de la communauté dénitrifiante. De même les effectifs des procaryotes nitrifiants et fixateurs d’azote n’ont pas présenté de variation importante. Dans cette zone l’activité fixatrice d’azote est plus importante et a entraîné des flux positifs d’azote en 2005. Enfin une production d’oxyde nitreux intermédiaire de la dénitrification a été démontré, montrant que ce type de sédiment pouvait dans certaines conditions, être une source non négligeable de biogaz.