Thèse soutenue

Le génotype de souches bactériennes par l'utilisation des séquences génomiques hypervariables

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Auteur / Autrice : Wenjun Li
Direction : Pierre-Edouard Fournier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie humaine. Maladies transmissibles et pathologies tropicales
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université d'Aix-Marseille II. Faculté de médecine (1970-2011) - Unité des rickettsies (Marseille)

Mots clés

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Résumé

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L'accumulation rapide de séquences de génomes bactériens et l'identification de nombreuses caractéristiques spécifiques de souches ont montré que la diversité génétique intra-spécifique des bactéries était sous-estimée. Ceci a mis en évidence l’importance de disposer de méthodes de génotypage à haute résolution applicable aux souches bactériennes. Au cours de notre travail, décrit dans ce mémoire, nous nous sommes attachés à mettre au point et évaluer un système de génotypage des souches bactériennes s'appuyant sur des séquences génomiques hypervariables choisies de façon rationnelle par comparaison génomique. Nous avons en particulier étudié quatre pathogènes humains : Bartonella henselae, Tropheryma whipplei, Neisseria meningitidis et Francisella tularensis. Pour B. Henselae, nous avons employé la méthode de «multispacer typing » (MST), en utilisant neuf espaces intergéniques variables sélectionnés par comparaison des génomes de B. Henselae et B. Quintana. Ceci nous a permis d’identifier 39 et 16 génotypes parmi 126 et 75 souches de B. Henselae, respectivement, cultivées à partir de prélèvements félins et humains. Ces résultats démontrent que la diversité génétique des souches félines et humaines est similaire. L'analyse phylogénétique basée sur ces séquences a mis en évidence quatre lignées génétiques au sein de B. Henselae et suggéré que la lignée 4 était moins pathogène pour l'homme que les trois autres. Pour N. Meningitidis, la méthode MST basée sur trois espaces intergéniques a fait preuve d'une résolution comparable à la technique « multilocus sequence typing » (MLST) qui utilise sept gènes, pour identifier 27 génotypes parmi 39 souches. Par comparaison des génomes de trois souches de F. Tularensis, nous avons recensé huit espaces intergéniques hypervariables dont quatre ont été utilisés pour la MST. La résolution obtenue, plus importante, a permis une classification phylogénétique plus raisonnable par rapport aux six loci VNTR trouvés par « multilocus variable-number tandem-repeat analysis» (MLVA). Pour le génotypage de T. Whipplei, quatre séquences génomiques hypervariables (HVGSs) ont été choisies par comparaison des génomes de deux souches pour identifier 24 génotypes parmi 39 souches de patients atteints de la maladie de Whipple et 10 souches de porteurs asymptomatiques. Par analyses génotypique et phylogénétique, aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre les génotypes HVGS et les formes cliniques de la maladie de Whipple ou les porteurs asymptomatiques. Nos observations ont révélé une grande diversité génétique des souches de T. Whipplei. En résumé, nos résultats suggèrent que MST et HVGS, basées sur le les séquences génomiques les plus variables, sont des systèmes performants pour le génotypage des bactéries au niveau des souches. Ces méthodes sont plus discriminantes que les autres méthodes de génotypage, ce qui les rend particulièrement utiles pour le suivi épidémiologique des infections bactériennes.