Histoire de l'agriculture biologique : une introduction aux fondateurs, Sir Albert Howard, Rudolf Steiner, le couple Müller et Hans Peter Rusch, Masanobu Fukuoka
Auteur / Autrice : | Yvan Besson |
Direction : | Dominique Bourg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes environnementales |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Troyes |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences pour l'Ingénieur (Troyes, Aube) |
Résumé
L’agriculture biologique émane d’une critique sociale et agronomique : celle de l’industrialisme et du capitalisme qui tendraient à empêcher l’existence même des agriculteurs, et celle de l’agrochimie qui exploiterait les terres sans entretenir correctement leur fertilité. D’une manière générale, l’agrobiologie émerge d’une contestation politique romantique de la modernité, avec toute la complexité de ce courant d’idées. Nostalgie du monde paysat, recherche d’une harmonie de l’agriculture avec la nature, tendance au mysticisme biologique, refus du désenchantement du monde, influences de l’Orient, critique de l’extension de la soif du profit, constituent les thèmes récurrents, plus ou moins accentués selon les fondateurs Howard, Müller, Rusch, Fukuoka. Avec Steiner, les racines de l’agrobiologie plongent dans l’occultisme. Une clarification épistémologique et philosophique de la diversité de ces enjeux culturels s’imposait. Sur le plan agronomique, les critiques tournent autour du thème de l’oubli agrochimique du sol et de l’importance de l’humus pour le maintien de la fertilité et la qualité nutritionnelle des produits agricoles. Outre une économie fondée sur l’agriculture, les alternatives proposées concernent la prise en charge de la commercialisation par les producteurs et un renouveau des techniques de la fertilisation organique, surtout avec le compostage et les engrais verts. De plus, la réflexion sur la nature comme modèle invite aussi à un rapprochement de l’agriculture avec la forêt, lequel trouve aujourd’hui un prolongement inédit dans une agroforesterie intégrant l’amendement au bois raméal fragmenté