Changement culturel et développement social : la nouvelle place des femmes en Guinée
Auteur / Autrice : | Oumar Sivory Doumbouya |
Direction : | Angelina Peralva |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Résumé
Les études des rapports sociaux de sexe constituent désormais l’une des dimensions obligées des politiques de développement (Droy, 1990). Les organisations internationales, (Banque mondiale, PNUD notamment, mais aussi les Organisations de Solidarité Internationales de toutes obédiences) accordent une attention particulière à l’équité entre hommes et femmes et oeuvrent en faveur de la reconnaissance des droits de ces dernières. Cette thèse de sociologie vise à rendre compte des mesures prises ces dernières années pour assurer l'équité entre hommes et femmes dans un pays pauvre de l'Afrique de l'Ouest, la Guinée, notamment par l'émergence d'associations féminines dans de nombreux domaines de la vie sociale et économique. Dans un premier temps, il s'agit de rendre compte des situations de domination des hommes sur les femmes dans les différents contextes de la vie économique et sociale dans la Guinée contemporaine, à partir de la restitution de situations vécues par les acteurs, hommes et femmes. Ces situations ont été différenciées depuis la prime enfance et la socialisation de la femme au sein des familles et des maisonnées, jusqu'à l'entrée dans le monde du travail, qu'il s'agisse du milieu rural ou du milieu urbain. Pour cette partie, la méthodologie s'est inspirée d'études d'anthropologie sociale comme celles de Maurice Godelier (1982). En deuxième lieu une approche à la fois sociologique et historique a été spécifiquement consacrée à l'émergence des associations féminines de Guinée, en les replaçant autant que possible dans la durée historique qui est la leur (la Guinée pré-coloniale, la Guinée coloniale, la Guinée socialiste des années 1960, et la Guinée post-socialiste et contemporaine). En troisième lieu, nous avons procédé à la saisie et à l'évaluation des résultats actuels du processus d'interaction entre les associations féminines et l'Etat guinéen en en différenciant les modalités (associations coopératives ou ''tontines'', associations civiles, associations semiofficielles), dans le but de discuter des modalités de progression de l'équité entre hommes et femmes. Certaines activités économiques et les nouveaux cadres qu’elles se donnent – ONG, groupements, coopératives et tontines – semblent illustrer le statut actuel des femmes de Guinée, placé entre la sauvegarde de la tradition et l’avant-garde de l’évolution. Dans le souci de comprendre et d'expliquer l'émergence et le fonctionnement des associations féminines en Guinée, cette étude s'inscrit dans un cadre théorique, notamment celui de l'anthropologie du développement (Olivier de Sardan, 1995) et plus généralement des perspectives d'application du savoir socio-anthropologique (Baré 1995). La méthodologie fait donc tout à la fois usage de données qualitatives (conversations approfondies avec des interlocuteurs et interlocutrices représentatifs) et de données quantitatives qui sont bien évidemment le complément indispensable des premières.