Thèse soutenue

L’approche cognitive de la psychose à l’épreuve de la clinique
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Auteur / Autrice : Michel Normand
Direction : Jean-Claude Maleval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie et clinique psychanalytique
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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Nous sommes à l’ère du chiffrage (comput) de la pensée et de la physicalisation des faits psychiques qui ont posé les bases du paradigme computationnel et des sciences cognitives, dont certaines recherches s’étendent à la psychopathologie. Elles ambitionnent de fonder une nouvelle clinique scientifique qui rendrait caduque d’une part le savoir psychiatrique « pré-cognitif » et d’autre part l’enseignement transmis par la psychanalyse freudienne. À partir de l’étude de travaux qui sont représentatifs du programme cognitif appliqué à la psychose, nous montrons qu’il concerne une psychose unique, la schizophrénie, laissant de côté les autres psychoses. Dès lors la psychose résulte d’une altération d’une fonction cognitive spécifique : la fonction qui règle l’action verbale ou motrice (action monitoring). Nous mettons en question cette explication en la confrontant à plusieurs vignettes cliniques issues de notre pratique au sein d’un secteur de santé mentale. Nous montrons que loin d’être un nouveau paradigme, « la causalité mentale » renoue avec les théories mécanicistes et organicistes de la psychiatrie. Nous mettons en évidence que l’hypothèse cognitive est controversée au sein des sciences de l’esprit elles-mêmes. Nous soutenons que ses lacunes sont un reste qui est la marque du sujet de l’inconscient freudien Il ouvre sur le champ des symptômes et sur une autre causalité : la causalité libidinale. Par conséquent, la psychose est une position subjective parmi d’autres, par laquelle le sujet tente d’articuler la « mise-en-question de son existence » (Lacan). Celle qui concerne son être de jouissance dans son rapport au langage et à la parole. Dès lors, le délire psychotique n’est pas un simple épiphénomène mais une invention (machina) autothérapeutique qui vise à cerner ce réel. Il arrive que certains sujets fassent appel au dispositif analytique pour les soutenir dans cette entreprise. Plusieurs cas cliniques (schizophrénie, paranoïa, autisme) viennent à l’appui de cette démonstration