La psukhê et les phrenes sont malades : représentations du délire à l'époque classique (VIe-IIIe)
Auteur / Autrice : | Gwenaëlle Le Person |
Direction : | Pierre Brulé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Résumé
Les médecins et les biologistes de l’époque classique, qu’il s’agisse des Hippocratiques ou d’Aristote, décrivent et expliquent les altérations du raisonnement d’un point de vue physiologique et tentent d’établir une typologie des troubles qui affectent la psukhè et les phrenes en distinguant diverses pathologies spécifiques telles que la mania, l’épilepsie et la mélancolie. Méthode et raisonnement tendent vers la rationalité, ils peuvent paraître en opposition avec le discours platonicien et les descriptions du théâtre tragique qui attribuent une origine divine aux troubles de la raison. Chez Platon, la mania, qu’elle soit érotique, poétique, mantique ou télestique est présentée comme un bienfait pour les personnes qui en sont atteintes, tandis que dans la tragédie, les troubles de la raison sont décrits comme une altération des phrenes et associés à la souffrance et à la destruction. Ces ensembles documentaires soulignent que la « folie » est polymorphe et qu’il n’existe pas de représentation unifiée du délire. Cependant, entre eux, des accords existent dans les domaines de la description des symptômes de certaines affections, notamment de la mania, comme du vocabulaire employé pour dire les troubles de la raison. Il semble que ces discours soient issus d’une base de croyances communes dont ils développent un aspect spécifique, nous permettant ainsi de restituer une représentation de la « folie » ordinaire, représentation certes incomplète et imparfaite, mais qui tente d’être la plus proche possible des réalités socioculturelles et des mentalités de cette l’époque