L’abbaye de Landévennec des origines au XIe siècle a travers la production hagiographique de son scriptorium : culture monastique et idéologies dans la Bretagne du Haut Moyen Age
Auteur / Autrice : | Yves Morice |
Direction : | Bernard Merdrignac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Résumé
L’histoire de l’abbaye de Landévennec (Finistère) depuis sa fondation à la fin du Ve ou au début du VIe siècle jusqu’au milieu du XIe siècle est documentée par une exceptionnelle conjonction des sources littéraires hagiographiques et archéologiques. Les vitae produites dans la seconde moitié du IXe siècle par son scriptorium, celles de leur saint fondateur, Guénolé, et celle de saint Paul Aurélien que lui commande l’évêché voisin du Léon, permettent de mieux cerner la formation intellectuelle de ses lettrés, qui ont fréquenté la plupart des ouvrages et maîtrisé les techniques littéraires qui caractérisent la renaissance des Lettres à cette époque. Ils forment une véritable école hagiographique capable de reprendre les anciennes traditions pour les mettre en scène avec des perspectives neuves. Sous l’impulsion de l’abbé hagiographe Gurdisten, la communauté effectue un important travail de mémoire et d’identité. L’hagiographie diffuse alors l’image d’un monastère de tradition celtique qui s’adapte et adopte pleinement et volontairement les réformes religieuses carolingiennes, en particulier la Règle bénédictine qu’il contribue activement à diffuser dans une Bretagne en cours d’intégration politique et culturelle à l’Empire, phénomène annoncé et symbolisé par la conformité parfaite de l’architecture du monastère avec les nouveaux standards bénédictins. Dans cette tâche, les moines bénéficient du soutien du lignage comtal et royal de Cornouaille, qu’ils ont choisi d’associer étroitement à leur fondation, contribuant avec le personnage du roi Grallon à leur légende dynastique ainsi qu’à l’histoire de la Bretagne