Le bicamérisme et le processus de démocratisation en Algérie
Auteur / Autrice : | Tahar Khouider |
Direction : | Albert Lourde |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Perpignan |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le débat sur l'opportunité du bicamérisme et sa légitimité est ancien. Ce système parlementaire serait pour les uns antidémocratiques parce qu'à leurs yeux la deuxième chambre n'est pas le reflet de l'expression populaire. Pour d'autres, le bicamérisme serait le garant d'un certain équilibre en démocratie. Malgré le débat suscité et les critiques qui s'en suivirent, la deuxième chambre a été adoptée par plusieurs pays démocratiques et beaucoup de constitutions des pays émergents l'ont adoptée. L'Algérie ne fait partie. Après trois décennies de monocamérisme, l'Algérie s'est rendue compte au prix d'un lourd sacrifice, des limites du système parlementaire suivi. La nouvelle constitution de 1996 a introduit le bicamérisme et le Conseil de la Nation fut installé le 4 Janvier 1998. Des l'installation de cette chambre, des voix se sont élevées pour décrier ce mode d'organisation parlementaire remettant en cause sa légitimité, son utilité et ses prérogatives. Cette thèse, la première en Algérie traitant ce sujet, tente de répondre à cette problématique, à la lumière des recherches effectuées et de l'expérience qu'a vécue l'auteur au Conseil de la Nation. Pour mener a bien cette tache l plus de cent ouvrages ont été consultés, ainsi qu'un certain de nombre de documents ayant trait au fonctionnement des deux chambres en Algérie. Le premier titre, constitué de trois chapitres, traite de l'introduction du bicamérisme en Algérie. Après un rappel historique de l'apparition du bicamérisme dans le monde, la place du bicamérisme algérien parmi les différents modèles connus, a té mis en exergue pour aboutir aux raisons ayant motivés le choix du bicamérisme en Algérie. Le deuxième titre à travers également trois chapitres est consacré à l'évaluation du bicamérisme en Algérie. C'est une approche basée sur l'analyse et la synthèse, dont le support documentaire est constitué essentiellement des documents officiels du Conseil de la Nation et de la première chambre. Malgré cette courte expérience et les quelques turbulences politiques vécues, ce système parlementaire a au courant de la première législature joué un rôle non négligeable dans la stabilité et la pérennité des institutions. Les représentants des collectivités locales ont trouvé par ce système un moyen d'expression des préoccupations de la base populaire. A travers le tiers désigné, nécessaire à notre avis durant cette période de transition ou l'ancrage démocratique n'a pas encore atteint le seuil de l'irréversibilité, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ont pu participer à l'acte législatif. Malgré les faiblesses soulevées, notamment le déni du droit d'amendement au sénat, l'autonomie compromise des collectivités locales dont sont issus les deux tiers de sénateurs qui empêche l'émergence de cadres de haut niveau, les réserves émises à l'endroit du tiers désigné, on s'accorde à dire que le bicamérisme né dans les anciennes démocraties accompagne aujourd'hui dans les pays émergents, dont fait partie l'Algérie, la construction démocratique. Ce système fait intervenir dans l'acte législatif d'autres entités que la première chambre ne peut accomplir. Le bicamérisme est lié ainsi à la démocratie. Si la démocratie recule, le bicamérisme est menacé dans son existence. Personne aujourd'hui ne revendique la suppression de la deuxième chambre. Celle-ci est appelée à une plus grande démocratisation.