Essai sur l'évolution de l'ordre public à partir de son application en matière médicale et biomédicale ou vers un ordre public de gestion ?
Auteur / Autrice : | Isabelle Poudensan |
Direction : | Alain Bernard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Pau |
Mots clés
Résumé
La révolution médicale et biomédicale engagée sur fond de globalisation et mondialisation des échanges oblige notamment à repenser l'homme en tant qu'individu et membre de l'espèce humaine. Elle produit un droit nouveau à la croisée des logiques républicaine et marchande, le droit médical et biomédical, une démocratie nouvelle, la démocratie sanitaire. L'ordre public constitue l'instrument privilégié par les pouvoirs publics pour cette redistribution politique et juridique du pouvoir sur le vivant. Il y parvient d'autant mieux qu'il se voit enrichi des composantes de dignité, de sécurité et de précaution (Partie I) à la base d'obligations déontologiques puis jurisprudentielles qu'elles soient civiles ou administratives à l'origine de nouveaux droits subjectifs du malade. L'ordre public s'avère politiquement correct car dénué de connotations morales ou religieuses et juridiquement efficace car apte à concilier des intérêts d'ordre général, local mais aussi particulier, universel, d'actualité et à venir auxquels la société accorde de l'importance. Cette potentialisation inédite et non stabilisée conduit à s'interroger sur le mode gestionnaire de cet ordre public à valeurs ajoutées (seconde partie) dont la cohérence, l'efficacité et la légitimité relèvent moins du sens directif ou protecteur que de la recherche de consensus, par ajustements successifs. Il s’ensuit un ordre public plus doux, plus consensuel, opérationnel au secteur d'activité médicale ou biomédicale qui mieux accepté voire attendu va dans le sens voulu par la gouvernance à l'œuvre, portée par la démocratie sanitaire, sorte de partenariat entre malades, professionnels de santé et pouvoirs publics.