Aux origines de la ''Grande fièvre ouvrière'' : les rapports sociaux à Hull (1890-1910)
Auteur / Autrice : | Yann Béliard |
Direction : | François Poirier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures anglaises et anglo-saxonnes |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Résumé
Cette thèse analyse les rapports entre patronat et prolétariat à Hull, depuis l’écrasement du Syndicat des dockers par le Comité des armateurs jusqu’au seuil de la Grande Fièvre Ouvrière. Loin du cliché d’un déchaînement irrationnel, le recours des travailleurs à l’action directe à partir de 1911 est interprété comme une réponse pragmatique à l’intransigeance patronale. Ni voulue par un Trades Council électoraliste, ni orchestrée par un courant révolutionnaire marginal, la riposte ne surgit pas pour autant ex nihilo. Cette étude à hauteur d’homme révèle en effet l’influence qu’exercèrent sur les classes laborieuses la percée travailliste de 1906, la propagande socialisante de l’Independent Labour Party et la combativité des « aristocrates ouvriers ». Malgré leurs ambiguïtés, elles incitèrent les prolétaires les moins qualifiés à passer à l’offensive – ce qu’ils finirent par faire en usant de l’arme de la grève sur une échelle et avec une vigueur sans précédents. Par son ancrage local inédit, qui redonne chair aux tensions de la Belle Epoque, l’enquête permet donc de cerner au plus près les ressorts complexes d’une explosion sociale méconnue.