Thèse soutenue

Le poète héros et le poète déchu : romantisme et réalisation de l'idéal chez Lord Byron et Alfred de Musset

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Auteur / Autrice : Philippe Orsini
Direction : Francis Claudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 12

Résumé

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L'influence de Byron en France, sur Musset en particulier, doit être reconsidérée, son étude n'ayant pas été renouvelée, de manière approfondie, depuis longtemps. La fortune assez semblable des deux poètes, surtout aujourd'hui, tient à une conception commune de la poésie et de ses relations avec la vie, des rapports du réel et de l'idéal, de l'action et de la fiction. Les cas de Byron et de Musset éclairent la nature de la poésie romantique en général, si l'on considère le ''byronisme'' comme un des quatre courants principaux du romantisme, dont il permet de préciser la définition, ou l'ambition : celles d'une réalisation de l'idéal simultanément dans et par la poésie ''et'' dans la vie réelle. Poésie et romantisme chez Byron et Musset sont essentiellement envisagés comme la confrontation de l'expérience et de la fiction, de la littérature et de la vie réelle, pour en constater le désaccord ou pour essayer d'en restaurer l'harmonie ou l'unité perdues. Cette tentative se heurte à la situation politique, artistique et religieuse d'une époque qui est pour Musset ''l'antipode des grands siècles''. Dès lors, la poursuite de l'idéal peut prendre deux formes : l'idéalisation à rebours du ''mal et du malheur'', conférant à l'oeuvre de Musset ou Byron ses caractéristiques principales : mélancolie, misanthropie, fantasmagorie, ou la nécessité pour le poète de suppléer par lui-même au manque de poésie de son temps. Byron parvient à réaliser plus complètement l'idéal du poète héros, qui rend possible l'accomplissement de la poésie dans la vie réelle. Musset représente plutôt (héroïquement aussi, d'un certaine manière), la déchéance de la poésie dans une société anti-poétique.