Thèse soutenue

Activisme et autolimitation de la Cour européenne des droits de l'homme : analyse des excès jurisprudentiels européens

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Auteur / Autrice : Béatrice Delzangles
Direction : Hervé Ascensio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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L’activisme et l’autolimitation de la Cour E. D. H. Sont des interprétations excessives de la Convention qui remettent en cause l’équilibre du système européen. Néanmoins, ces excès jurisprudentiels sont juridiquement valides puisque la Cour a le dernier mot. Partant, dire de certaines interprétations qu’elles sont excessives ne signifie pas qu’elles sont fausses mais qu’elles modifient la relation juridique qui lie la Cour aux États parties. Le système européen reconnaît à la Cour une compétence d’interprète tout en laissant aux États une liberté d’appréciation. Ces deux forces juridiques se déterminent mutuellement et interagissent dans chaque litige soumis à la Cour. Son activisme vient de ce qu’elle outrepasse sa compétence d’appréciation au détriment de la liberté d’appréciation des États parties, tandis que son autolimitation est réalisée lorsqu’elle renonce à sa compétence au profit d’une liberté nationale excessive. Dénuée de tout jugement de valeur, cette approche des excès jurisprudentiels européens ne se concentre pas sur la protection des droits de l’homme mais sur le respect par la Cour de la relation fondamentale qui la lie aux États. Cette relation constitue un cadre interprétatif censé déterminer l’exercice du pouvoir de la juridiction européenne. Mais elle est aussi un facteur de son pouvoir car, en maîtrisant cette relation, la Cour peut choisir de faire preuve d’activisme ou d’autolimitation. Mettre ainsi en évidence la réalité jurisprudentielle particulière à laquelle renvoient son activisme et son autolimitation permet de distinguer ses excès du reste de sa jurisprudence et de rechercher comment et pourquoi la Cour se livre à ce type d’interprétation.