Lettres hébraïques dans l'art contemporain en France après la seconde guerre mondiale
Auteur / Autrice : | Brigitte Haus |
Direction : | Claude Frontisi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans la seconde moitié du XXe siècle, pour contrecarrer la perte de l’identité juive consécutive à l’anéantissement de la culture juive en Europe de l’Est et en Afrique du Nord, on assiste, en France notamment, à l’apparition d’un courant artistique centré sur les lettres hébraïques. Ne servant qu’aux langues juives et au centre dans la pensée juive, elles sont envisagées comme le paradigme du judaïsme. Ce courant prend son essor dans les années 1970, dans la mouvance de la quête d’identité juive, réactivée par les guerres en Israël. L’occultation des lettres qui le caractérise, surtout quand elles constituent de l’écriture, fait signe par métaphore, à l’inintelligibilité de la Torah dans la mystique juive, à la disparition de la vie juive, ainsi qu’à l’indicibilité après le traumatisme de la Shoah. Entre tradition et modernité, il retrouve la spécificité de l’art juif depuis le Moyen-âge et le réactualise en s’inspirant des courants artistiques contemporains, en particulier ceux qui comportent de l’écriture. Il s’inspire de plus, en partie de l’iconographie catholique, dans l’illustration de concepts kabbalistiques abstraits. La Diaspora en est conséquent, à la fois le motif et la source d’inspiration. L’influence de l’art chinois - qui corrobore le rapprochement d’un grand nombre de Juifs vers le Bouddhisme - reflète l’ambivalence du sentiment d’altérité et d’assimilation des Juifs de France. En mettant l’espoir, la vie, la danse et la musique dans le plan de connotations, à côté de la Shoah, ce courant incarne la reconstruction.