La tolérance chez John Locke : élaboration d’un concept : 1659-1704
Auteur / Autrice : | Sophie Soccard |
Direction : | Danièle Frison |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures, et civilisations des pays anglophones |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
En Angleterre, la tolérance se trouve, à partir du dix-septième siècle, au centre d’une polémique théologique à connotation éthique : le salut est un enjeu lié à la dignité de la conscience et soulève la question de la coexistence civile des religions. C’est dans ce contexte que le philosophe John Locke débuta une réflexion sur la tolérance qu’il mena pendant quarante années. Sa quête, aux accents parfois dissonants, s’est articulée autour d’un concept d’une rare complexité, mêlant aspects moraux, principes juridiques, impératifs politiques, convictions religieuses et orientations philosophiques. Au terme d’une recherche affinée par la nécessaire résolution d’ambiguïtés multiples, Locke érige une proposition pour une tolérance construite à la fois sur des arguments objectifs, garantissant l’étanchéité entre intérêts séculiers et spirituels, et sur des arguments subjectifs, soumettant le « gouvernement » de soi à des impératifs éthiques susceptibles d’accueillir la dimension pluraliste d’une société. L’élaboration du concept de tolérance dans la pensée de Locke témoigne de ce difficile équilibre entre l’objectivité de la loi civile, l’ignorance de l’homme et le mystère de la vérité divine. L’invalidation de l’intolérance fonde une théorie qui permet à chacun de ne tyranniser ni son propre esprit, ni celui des autres.