Intertextualité et transferts (Brésil, Etats-Unis, Europe) : réécritures de la modernité poétique dans l’œuvre d’Ana Cristina Cesar (Rio de Janeiro, 1952-1983)
Auteur / Autrice : | Michel Riaudel |
Direction : | Colette Astier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures comparées |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Ana Cristina Cesar (Rio de Janeiro, 1952-1983) a fait de son œuvre poétique un carrefour de la littérature moderne et contemporaine en citant, détournant, traduisant, imitant, de façon plus ou moins clandestine, ses auteurs de prédilection, d’expression lusophone, anglaise, française, espagnole : W. Whitman, E. Dickinson, K. Mansfield, T. S. Eliot, R. Lowell (marchant sur les traces de ses Imitations), C. Baudelaire, S. Mallarmé, H. Michaux, Manuel Bandeira, Mário de Andrade, Jorge de Lima, Otavio Paz… L’étude vise à analyser les modalités de ces rencontres intertextuelles, à partir notamment d’un examen de ses lectures et de ses manuscrits. Toutefois, bien au-delà de ces constats, son vif intérêt pour la traduction et les jeux interlinguistiques, dont témoignent entre autres son activité de traductrice et son titre de Master of Arts sur la traduction littéraire obtenu en 1980 à l’Université d’Essex (Angleterre), permet de problématiser les convergences et divergences agissant dans les processus de lecture et d’écriture, d’herméneutique et de création. Ces formes d’écritures secondes mettent en jeu des effets de transferts culturels et poétiques, des mécanismes de répétition et de différence, des glissements métonymiques. Ressurgissent ainsi de façon très singulière et à travers un traitement fort original des problématiques au cœur de la modernité poétique, comme l’inscription du sujet lyrique, le rapport dialogique au lecteur, l’articulation du corps et du signifiant. Ce travail de poésie comparée éclaire par ailleurs un moment très particulier de l’histoire de la poésie brésilienne, qui semble s’émanciper alors d’une sorte de complexe postcolonial.