Auteur / Autrice : | Julie Giovacchini |
Direction : | Francis Wolff |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a pour objet de comparer les méthodologies scientifiques épicuriennes et médicales. La première partie montre comment l'épicurisme comme la médecine antique partagent une conception commune du savoir comme technè, dont l'orientation est essentiellement de nature pratique. Les aspects techniques des méthodologies épicuriennes et médicales se révèlent par conséquent très proches. Ainsi, dans la canonique, le choix de l'aisthesis comme premier critère du vrai, et le caractère empiriste de la science épicurienne, sont des présupposés communs à l'épicurisme et à la médecine antique. Mais ces similitudes ne doivent pas masquer d'importantes différences, présentées en deuxième partie, entre ces deux ensembles doctrinaux. Le présupposé empiriste d'Epicure est lié à un dogmatisme et un sensualisme systématiques, tandis que les doctrines médicales sont conduites petit à petit à adopter un scepticisme modéré, du fait de l'acceptation du caractère incertain d'un savoir de type empiriste. Confrontés au même problème, les philosophes épicuriens et les médecins dits Empiriques adoptent une solution semblable : la pratique de la séméiosis, ou inférence par signes. La troisième partie examine de façon plus générale comment les méthodes épicuriennes et médicales s'opposent à la conception aristotélicienne du savoir scientifique, exposée dans les Seconds Analytiques. La position épicurienne conduit à une définition particulière de ce qu'est la forme adéquate d'un discours scientifique, et à une conception nouvelle du langage et de la science. La conséquence de ces redéfinitions est une appréhension spécifique de l'étiologie, qui fait usage de schémas explicatifs complexes attribuant une pluralité de causes à un même événement.