Abbas Kiarostami : le cinéma revisité : comment, en recomposant et réinterprétant des éléments appartenant à des champs divers de la philosophie et de l'art, les films du cinéaste iranien articulent présent et passé, Orient et Occident au sein d'un mode de récit et de représentation fondé sur un syncrétisme singulier qui s'apparente à d'autres formes cinématographiques contemporaines fondées sur l'épure
Auteur / Autrice : | Frédéric Sabouraud |
Direction : | Serge Le Péron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Cinéma |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
Chercher à comprendre ce qui nous est si proche dans l'œuvre du cinéaste Abbas Kiarostami nécessite de s'interroger, à travers l'étude précise de son style, sur les liens invisibles qui relient ses films à la pensée et au cinéma contemporains. De la philosophie liée à la ''fin de la modernité'' à l'herméneutique philosophique, du néoréalisme italien au cinéma de l'épure de la fin du XXe siècle, les parentés sont soumises à l'épreuve de l'analyse, en cherchant à mieux cerner chacun des champs auxquels elles font écho. Pour autant, il s'agit aussi de ne pas occulter les référents incontestables que cette œuvre contient, en rapport avec la culture iranienne contemporaine ou issus de l'art et de la philosophie persane ancestrale : Des poèmes mystiques aux miniatures, les passerelles sont nombreuses et sujettes à recomposition et interprétation. Une fois mieux délimités les frontières et les liens, une fois définis les mécanismes qui constituent ce syncrétisme aussi inattendu que familier, une nouvelle réflexion se fait jour : Comment, au sein d'une même œuvre cinématographique, peut-on faire cohabiter l'ancien et le moderne, l'Orient et l'Occident dans une recherche en permanente recomposition mêlant films, installations, vidéos, théâtre, photos et poésies ? Ce mouvement inhérent à l'œuvre, dans ce qu'il se détache peu à peu de ses référents initiaux, ne risque-t-il pas d'y perdre sa substance ? C'est vers ces questions qu'il s'agit de s'orienter sans pour autant prétendre y répondre de manière défifnitive, notamment parce que l'œuvre, rappelons-le, poursuit son chemin telle la voiture serpentant sur la route en zigzag qui sert de motif à nombre de films de Kiarostami.