Une élaboration de la haine est elle possible ? : fonction de l'ecriture dans l'oeuvre de Michel Del Castillo
Auteur / Autrice : | Catherine Gorini-Mulot |
Direction : | Sophie de Mijolla-Mellor |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychoses et états limites |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
J'ai voulu montrer en quoi l'écriture littéraire a pu contribuer au processus résilient d'un homme confronté à une succession de traumatismes. Le passage à l'écrit ouvre en effet un espace de représentation et de symbolisation à la haine en excès déclenchée dans ce type de circonstances et permet par là-même sa réintrication à l'amour dans le cadre du conflit d'ambivalence. La reprise par touches successives du portrait maternel dans l'œuvre de Michel Del Castillo, la tonalité spécifique de son écriture sont venues témoigner de ce coûteux travail psychique et de ses aléas. Le recours à différentes stratégies d'écriture a permis dans un premier temps à l'auteur de contenir la haine débordante qui le submergeait psychiquement avant de parvenir à la mettre en scène sous forme de l'écriture d'un procès aux parents en interpellant le lecteur-témoin. Mais la culpabilité déclenchée au moment du verdict final est venue révéler la difficulté à accomplir le deuil d'une mère haineusement investie au prix de l'engagement dans un travail de mélancolie. L'élaboration de la haine serait alors devenue possible au moins temporairement et aurait permis à Michel Del Castillo de devenir dans ses écrits un véritable chantre de l'Espagne, pays de ses ancêtres maternels et terre d'investissement partagé par ses deux parents.