Distance et rencontre : éléments pour une géographie des homosexualités
Auteur / Autrice : | Marianne Blidon |
Direction : | Christian Grataloup |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'homosexualité a souvent été abordée a priori comme un mode de vie qui impliquait d'une part la fréquentation de certains lieux identitaires et d'autre part un certain type de comportement migratoire afin d'échapper à un environnement hostile. Cela suppose que la ville est un espace de liberté, offrant tout à la fois tolérance, anonymat et aménités. Cela conduit à essentialiser la ville et à rendre consubstantielle la relation entre ville et homosexualité. Or à la lumière des critiques queer, il apparaît que ce mode de vie est un mode de vie dominant qui correspond à celui d'un homme, blanc, urbain appartenant à la classe moyenne. L'objectif est ici d'examiner ces questions à partir d'un autre postulat, l'homosexualité comme identité sociale « discréditable ». C'est à partir de l'assujettissement à la norme sexuelle dominante d'une part et d'autre part à partir de la nécessité de rencontrer des partenaires qu'il faut comprendre la création de lieux homosexuels. L'analyse approfondie de la trajectoire, des pratiques et des représentations de 3 58 individus, recueillis par sondage, révèle d'une part une très faible différenciation des pratiques et des représentations en fonction de l'âge, du niveau de diplôme et du lieu de résidence. Elle révèle d'autre part une forte individualisation de trajectoires géographiques. La tension entre l'injonction sociale à la discrétion et la nécessité de rencontrer un partenaire ne se gère donc pas tant par une prise de distance géographique par rapport à l'environnement familial que par une adaptation au quotidien, perpétuellement réajustée, de la distance sociale