Thèse soutenue

Le système urophysaire et les urotensines : étude cytochimique et moléculaire chez le poisson zèbre

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Caroline Parmentier
Direction : André Calas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

FR

Les poissons présentent deux systèmes neuroendocriniens, le complexe hypothalamo-hypophysaire et un système neurosécrétoire caudal (SNSC) formé par des neurones endocrines, les cellules de Dahlgren situées dans les derniers segments de la moelle épinière, par leurs axones et leurs terminaisons. Celles-ci forment une glande neuro-hémale, l’urophyse, appendue à l’extrémité ventro-caudale de la moelle. Nous avons étudié ce système urophysaire chez le poisson zèbre, Danio rerio, en raison de son intérêt au plan de la génétique et du développement et des possibilités qu’il présente pour une étude expérimentale ultérieure. Les questions posées étaient les caractéristiques structurales et biochimiques de ce modèle par rapport aux autres téléostéens, l’identité des neurohormones qu’il secrète, les urotensines et les arguments que pourrait apporter cette étude en faveur d’éventuelles caractéristiques communes à deux « sorties » du système nerveux central, les motoneurones et les neurones endocrines. En mettant en œuvre des approches d’histologie et de cytologie, de traçages hodologiques, d’immuno-histochimie et de biologie moléculaire (clonage, séquençage, hybridation in situ), nous avons : identifié deux isoformes alpha et bêta de l’urotensine II, la structure de l’urotensine I figurant déjà dans les bases de données ; localisé et colocalisé les sites de stockage et d’expression de ces hormones à l’échelle histologique et ultrastructurale ; mis en évidence d’éventuels sites extra-urophysaires de libération hormonale ainsi que la possibilité de sécrétions épendymaire et astrocytaire montré chez l’alevin le développement tardif et chez le mutant finless les modifications du système urophysaire liées à l’absence de nageoires. Décelé dans les cellules de Dahlgren un marqueur motoneuronal, islet 2 alors que islet 1, détecté par immunohistochimie ou chez un poisson transgénique islet 1-GFP, ne s’y exprime pas et que les urotensines ne sont pas trouvées dans les motoneurones innervant la nageoire caudale. L’ensemble de ces résultats montre que le SNSC du poisson zèbre est typique des téléostéens avec cependant des caractéristiques singulières au plan notamment de la sécrétion astrocytaire et de l’identité des urotensines. Par ailleurs les premiers indices apportés en faveur d’un marqueur commun à des neurones endocrines et à des motoneurones ouvrent la voie à une étude comparative et développementale d’une éventuelle parenté entre ces deux types cellulaires. Enfin des données préliminaires concernent notamment la présence de sérotonine dans les cellules de Dahlgren et l’urophyse ou l’expression d’un nouveau neuropeptide, l’URP, apparenté à l’urotensine II, dans le SNSC du poisson zèbre. L’identification, par ailleurs, de ce peptide dans les motoneurones et dans l’hypothalamus de mammifères ouvre de nouvelles pistes de recherche dans la biologie des neurones endocrines.