Maladie pulomonaire des dépôts de chaînes légères : étude anatomo-clinique, approche des mécanismes moléculaires et hypothèses pathogéniques sur la formation des kystes
Auteur / Autrice : | Magali Colombat |
Direction : | Jean-François Bernaudin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie et physiopathologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Résumé
La maladie des dépôts de chaînes légères (LCDD) se caractérise par des dépôts tissulaires non organisés de chaînes légères d’immunoglobulines (Ig) monoclonales produites par un clone plasmocytaire médullaire. C’est une maladie systémique touchant exceptionnellement les poumons. Le but de ce travail est de décrire à partir de 5 observations une nouvelle entité : la LCDD pulmonaire kystique. Tout d’abord, nous rapportons 4 patients présentant un syndrome obstructif et de nombreux kystes distribués dans les deux poumons. L’évolution vers une insuffisance respiratoire terminale a nécessité le recours à la transplantation pulmonaire (TP) laquelle a été bilatérale chez tous les patients. Histologiquement, il existait une infiltration des cloisons alvéolaires, des petites voies aériennes et des vaisseaux par des dépôts non amyloïdes de chaînes légères κ. Les kystes correspondaient à une dilatation des alvéoles et des bronchioles. L’examen de la moelle osseuse ne montrait pas d’excès de plasmocytes et le rapport κ/λ était normal. Du fait de la normalisation du rapport κ/λ de chaînes légères libres sériques après TP et de l’absence de récidive de la maladie après TP, nous avons émis l’hypothèse que le clone B était intrapulmonaire. Par PCR, nous avons identifié un clone B majoritaire dans le tissu pulmonaire mais absent du sang périphérique. De plus, les clones B des différents patients partageaient le même récepteur VH4-34/VK1 non muté. Associés aux données cliniques et biologiques, ces résultats suggèrent que la LCDD pulmonaire kystique correspond à une nouvelle entité primitivement pulmonaire possiblement liée à une stimulation antigénique particulière. Parallèlement, nous rapportons 1 cas de LCDD pulmonaire kystique avec infiltration bronchique diffuse prédominante. Enfin, nous montrons que la formation des kystes est liée à une importante dégradation du réseau élastique pulmonaire qui pourrait être due à l’activité des métalloprotéinases (MMP) en particulier MMP-9 et -2.