Le rire, indicateur social : l'attitude humoristique comme passage obligé de la modernité vers la postmodernité
Auteur / Autrice : | Jawad Mejjad |
Direction : | Michel Maffesoli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Valade |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Maffesoli, Bernard Valade, Martine Xiberras, Patrick Tacussel, Denis Kessler |
Résumé
La crise des valeurs de la modernité est paradoxalement accompagnée d’une carnavalisation généralisée de la société. De tous côtés jaillissent d’incontrôlables éclats de rire, et l’attitude humoristique est devenue le mode de communication imposé à l’ensemble du monde social, et plus particulièrement dans les entreprises. Une évolution de la conception du rire est notable dans le milieu du travail, où d’interdit dans les sociétés industrielles, le rire est toléré puis encouragé dans les sociétés de service, pour devenir obligatoire dans les start-up. Cette évolution ne fait que traduire la place du rire dans la société dans sa globalité, et peut à ce titre nous servir d’indicateur social. En effet, nous retrouvons cet état de fait dans plusieurs périodes sociales pour marquer une inflexion dans les valeurs qui régissent une société à un moment donné, pour dire un changement social majeur, et pour ce qui nous concerne un passage de la modernité à la postmodernité. Le rire permet cette analyse par des caractères qui lui sont propres, notamment le désir du neutre et le retour aux sources. Eclater de rire revient à fragmenter les données de base, pour pouvoir les reconstituer autrement, et repartir sur de nouvelles bases. Le rire a ainsi cette caractéristique fondamentale de détruire et construire dans le même mouvement, d’être une violence fécondante, autrement dit mourir de rire équivaut à une renaissance.