Le verset dans la poésie française des XIXe et XXe siècles : naissance et développement d’une forme
Auteur / Autrice : | Carla Van Den Bergh |
Direction : | Michel Murat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Le verset poétique semble une spécificité francophone de la poésie du XXe siècle, à l’origine floue. La première partie de ce travail retrace son évolution historique, depuis son origine psalmique et les traductions des psaumes jusqu'au verset poétique du début du XXe siècle. L'ouvrage de Lowth sur la poésie hébraïque constitue une étape théorique décisive qui définit le verset psalmique par un principe de parallélisme interne. Ces propriétés formelles sont alors transférées au paragraphe dans la sphère littéraire dès le XIXe siècle. Le verset accompagne l’évolution du long poème en prose épique ou philosophique d’origine biblique vers le genre du petit poème en prose, et notamment la ballade au milieu du XIXe siècle. Identifié au couplet en prose, le verset est d'abord perçu à la fin du XIXe siècle comme un découpage de la prose nombreuse. Au début du XXe siècle, il est ensuite ramené par les poètes vers-libristes symbolistes au vers libre long, sur le modèle puissant de l’oeuvre de Claudel. Le verset sert de concept opératoire dans la théorie poétique du XXe siècle, en tant que forme intermédiaire entre vers et prose. Le parallélisme morphosyntaxique et ses variantes permet de le relier à son origine psalmique et d’éclairer le rythme spécifique du verset poétique des oeuvres de Claudel, de Segalen, de Saint-John Perse et de Senghor analysées en deuxième partie. Ni vers libre long, ni paragraphe amorphe, le verset poétique est régi par un principe de récursivité rythmique.