Jules Laforgue et la musique : au-delà du beau et du laid
Auteur / Autrice : | Allicente Ratzlaff |
Direction : | André Guyaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française et comparée |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Cette étude comportera plusieurs aspects du rapport entre la musique et l’oeuvre de Jules Laforgue. La musique est présente à travers toute l’oeuvre de Laforgue sous des formes très variées. Du recueil poétique du Sanglot de la Terre aux Complaintes, jusqu’à la prose même des Moralités légendaires, la manière dont le poète traite de la musique évolue sensiblement. Les Complaintes abondent en allusions aux pianos, aux gammes, aux orgues de Barbarie, qui évoquent le ressassement, la ritournelle, et la répétition mécanique de l’exercice technique, tout le contraire du nouveau. Paradoxalement cependant, dès Les Complaintes, sur le thème de ces refrains anciens, Laforgue cherche du « nouveau », de même que dans les Moralités légendaires, le mot « légende » sert de tremplin pour la nouveauté. Une esthétique très personnelle se développe dans les Derniers vers. L’oeuvre de Laforgue prend racine à la fois dans l’effervescence artistique de la fin du XIXe siècle, un temps où la musique devient le modèle dominant de l’art d’écrire, et dans les écrits de philosophes allemands qui sont chers à l’auteur. La poétique musicale de l’auteur se caractérise par l’influence qu’il reçoit des philosophes Schopenhauer et Eduard von Hartmann. À ce dernier, Laforgue emprunte la métaphore du clavier. Après la prise en compte de ces réflexions philosophies, qu’en est-il de la réflexion de Laforgue lui-même sur la musique ? Quelle est sa poétique musicale ? Le rapprochement des deux arts dans le texte de Laforgue fera l’objet d’un questionnement d’ordre esthétique. En effet, profondeur et superficialité se complètent dans son oeuvre, dans une objectivité de plus en plus évidente, au-delà du beau et du laid.