Auteur / Autrice : | Laetitia Zecchini |
Direction : | Pascal Aquien, Annie Montaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones. Poétique |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Cette recherche est née du désir de combler le manque de visibilité de la poésie indienne contemporaine en France. Elle se présente comme un travail comparatif entre la poésie indienne de langue anglaise, à travers l’étude des oeuvres d’Arun Kolatkar (1932-2004) et de Keki Daruwalla (né en 1937), et la poésie indienne de langue hindi, à travers celle de Gajanan Madhav Muktibodh (1917-1964) et de Kedarnath Singh (né en 1934). Ces oeuvres illustrent le passage d’une poésie protestataire, ouvertement transitive, à une poésie qui s’écarte de son assujettissement à des idées et de la pression d’événements extérieurs. C’est par une « poétique de la relation », selon laquelle toute identité s’étend dans un rapport à l’altérité et à la diversité, que ces quatre poètes répondent à la fragmentation du champ politique, culturel et social, perçu en termes d’antagonismes et de ruptures au milieu du vingtième siècle en Inde. Cette recherche étudie la relation de la poésie au contexte d’énonciation dans laquelle elle s’inscrit. Celle-ci passe par une forme de dissidence vis-à-vis de l’autorité énonciative que la langue anglaise et la langue hindi représentent, vis-à-vis de l’autorité institutionnelle et vis-à-vis de certains discours idéologiques. Leurs textes sont intertextuels et dialogiques. Ils s’inspirent de l’héritage immédiat de la modernité et de tout un « sous-continent » oral, folklorique, syncrétique et hétérodoxe. Ils déjouent toute tentative d’appropriation exclusive de la langue, du sens, de la vérité, d’une identité ou d’un passé. Cette dissidence poétique est l’instrument d’une conversion du regard, de l’altération et de la pluralisation du réel. En restaurant la poétique, la poésie indienne contemporaine la restaure aussi comme politique.