''Mesure de ce que je suis'' : la poésie de Georges Perros
Auteur / Autrice : | Estelle Piolet-Ferrux |
Direction : | Michel Murat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
«Ce qui m’intéresse, c’est ce qui m’échappe. Et ce qui m’échappe me donne la mesure de ce que je suis» écrit Perros, en écho à la proposition hölderlinienne d’une mesure de l’homme par l’habitation poétique du monde. L’oeuvre poétique de Georges Perros, principalement Poèmes bleus (1962/3) et Une vie ordinaire (1967), mêle la dimension éthique du sujet et la dimension dynamique du vers : la poétique de la mesure se révèle à la fois modération de l’entre-deux, évaluation ontologique et cadence musicale. Les Poèmes bleus témoignent d’un lyrisme initiatique qui, à travers diverses voies formelles et thématiques, fait entendre une voix exaltée et secrète, se mêlant au sacré élémentaire dont la Bretagne garantit, comme l’écriture, sources et secours. La poésie lyrique de Perros évolue vers un lyrisme réflexif. Dans Une vie ordinaire le tâtonnement génétique apparaît intimement lié à un entre-deux générique. Si la poésie lyrique se combine à la poésie dramatique, c’est plus encore au modèle épique que renvoie le poème perrossien, entre désir et débris d’épopée. L’écriture du quotidien oscille, chez Perros, entre l’élégie et l’éloge, donnant à entendre un chant de « toute impuissance », fort d’assumer sa faiblesse. Entre introspection et rétrospection, une poétique originale de l’énonciation s’y dévoile, qui accueille les voix autant qu’elle les sollicite. Ainsi s’élaborent dans la poésie de Georges Perros une topique et une rhétorique de la méditation, mêlant récit de conversion et parcours de sagesse.