L'image de la Rome antique dans l'Angleterre anglo-saxonne (VIIème siècle-1066)
Auteur / Autrice : | Yann Coz |
Direction : | Michel Sot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Lebecq |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Judic, Frédérique Lachaud, Rosalind Claire Love |
Mots clés
Résumé
Plus encore que d'autres peuples du Haut Moyen Âge, les Anglo-Saxons furent fascinés par Rome, et ce, dès l'envoi de missionnaires par Grégoire le Grand. Les groupes installés dans l'île n'étaient pourtant pas les héritiers naturels de l'Empire romain, et entretinrent avec l'Antiquité romaine des rapports complexes. Durant les premières décennies qui suivirent la conversion, quelques rois se posèrent en successeurs des empereurs romains, mais ce sont surtout les « grands auteurs » (Aldhelm, Boniface, Bède) qui, à partir de la fin du VIIème siècle, firent chacun à leur manière de la maîtrise de la culture antique un élément essentiel dans la définition de l'identité anglosaxonne : il s'agissait d'ancrer ces peuples à l'Europe latine, chrétienne mais héritière de l'Antiquité, y compris païenne. Les raids vikings du IXème siècle transformèrent profondément la culture anglo-saxonne, y compris dans son rapport à l'Antiquité. Lorsqu'il entreprit de redresser son royaume du Wessex, Alfred (871-899) promut la traduction d'oeuvres latines en vieil anglais : il fallut alors expliquer l'Antiquité en langue vernaculaire. Par la suite, l'unification politique du royaume ne se fit pas sous les auspices de la symbolique romaine et, de manière générale, la culture anglo-saxonne tardive ne connut pas de Renaissance semblable à celle qui eut lieu sur le continent. Cette étude tentera de mettre à jour les raisons politiques, religieuses et culturelles de cette différence, alors même que le lien avec la Rome pontificale demeura toujours étroit.