Thèse soutenue

L’imaginaire impérial et la logique de l’histoire : étude des assises du régime du Second Empire

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Auteur / Autrice : Juliette Glikman
Direction : Jacques-Olivier Boudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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L'Empire de Napoléon III ne s'est jamais pensé comme second, mais oeuvre à renouer avec une destinée napoléonienne vécue comme unique, frappant du stigmate de l'usurpation les régimes qui ont dirigé la France depuis 1815. La « démocratie impériale » aspire à reforger l'ancienne alliance qui aurait été scellée, en des temps mythiques, entre les Français et leur souverain. Le régime impérial assurerait l'épanouissement de la monarchie tempérée qui serait immanente au sol français, amorce d'un nouvel âge d'or. Rêvant de réconcilier la souveraineté nationale et l'autorité héréditaire, l'idée napoléonienne investit le vote universel d'une vertu régénératrice, qui transfigure le corps électoral. Insufflé par la Providence, le devenir dynastique préexiste à sa consécration plébiscitaire, qui a pour qualité de convertir la multitude en un peuple empreint de vertu. Rempart contre les maux sociaux, le napoléonisme avance ses titres au recouvrement de la moralité publique. Soucieux du cadre imaginaire de ses références politiques, le second Empire n'hésite pas à s'approprier la tradition de l'ancienne monarchie, tout en la conciliant avec l'ordre nouveau issu de la rupture révolutionnaire. La symbolique impériale opère par syncrétisme, assemblant des référents à l'origine dissemblables. La genèse de cette grammaire allégorique favorise une sensibilité politique capable de singulariser la quatrième des races régnant sur la France, supposée la plus légitime puisque le souverain, issu des « entrailles populaires », se fait l'incarnation du sentiment national.