Thèse soutenue

Les dernières oeuvres de Mohammed Dib : un usage historien des genres littéraires : ''La nuit sauvage, Si diable veut, L’arbre à dires, Comme un bruit d’abeilles, Simorgh''

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Auteur / Autrice : Ralima Koucha
Direction : Beïda Chikhi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Poète, romancier, nouvelliste, conteur, dramaturge et plus tardivement essayiste, Mohammed Dib (1920-2003), l’un des écrivains francophones algériens de la toute première heure, est l’auteur d’une œuvre abondante dans laquelle il fait subir aux genres littéraires des transformations significatives. Les textes publiés entre 1995 et 2003 révèlent une nouvelle pratique de l’essai qui mêle étroitement document, poésie, réflexion et fiction. Cet emmêlement affecte également ce qui s’annonce au commencement comme un roman, rendant aléatoire l’identification générique. Ces transformations imposées aux genres, qui vont parfois jusqu’à la contorsion, manifestent une volonté d’inscrire la discontinuité dans l’œuvre littéraire. En déstabilisant le genre, Mohammed Dib nous initie à un nouvel imaginaire qui correspond à une autre vision de l’Histoire. En brisant les codes de la représentation générique, il conteste les « solutions de continuité logique » qui prétendraient expliquer les événements contemporains : le récit, par exemple, ne suffit plus à contenir la diversité des langages créés par l’auteur. C’est pourquoi dans ses derniers écrits, il abolit complètement la « continuité » pour mettre en lumière les non-dits. Son dernier ouvrage Simorgh publié en 2003 porte un tel projet. Il incarne un nouveau genre capable de dire la diversité des visions et au-delà de réunir tout en les critiquant les deux traditions littéraires auxquelles il appartient : l’occidentale et l’arabe. C’est ainsi que les discours narratif, poétique et politique se disputent l’espace textuel et entraînent de manière ostentatoire l’éclatement de la forme. Ce dernier ouvrage symbolise au final la nécessité d’exprimer une complexité qui excède toute frontière pour que l’histoire portée par la littérature soit à la hauteur de la réalité qu’elle est censée rapporter.