Thèse soutenue

Architecture surréaliste en Amérique latine : les quêtes d’identité nationale au Mexique et au Brésil (1945-1975)

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Auteur / Autrice : Elliott Nelson Yates
Direction : Françoise Hamon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Les quêtes d’identité nationale dans l’architecture latino-américaine contemporaine évoluent parallèlement aux projets primitiviste et surréaliste en Europe et aux États-Unis. Une dichotomie fondamentale présente dans l’art primitiviste est réitérée dans l’architecture latino-américaine, les Brésiliens affirmant une culture primitive joyeuse et sensuelle, (apparentée au primitivisme joyeux de Matisse), alors qu’au Mexique l’architecture du milieu du siècle affiche un caractère primitif terrifiant qui correspond au primitivisme violent dépeint dans les tableaux d’Emil Nolde. L’image des pyramides aztèques ruisselantes du sang des sacrifices se confond avec celle des volcans qui entourent la ville de Mexico ; la forme pyramidale s’insère également dans la volumétrie simple de l’esthétique moderne. Les deux quêtes d’identité atteignent un point culminant au moment où l’architecture se rapproche le plus aux préceptes de l’art surréaliste. Le dôme et les arcades renversés du centre monumental de Brasilia introduisent un grain de non-sens dans l’architecture moderniste. Au Mexique, Luis Barragán revendique le caractère essentiellement irrationnel de son peuple moyennant un emploi de couleurs déconcertantes et des plans labyrinthiques qui font contraste avec le rationalisme catégorique prôné dans les pays occidentaux. Au milieu du siècle, les projets mexicains se distinguent par un excès décoratif qui apparaît dans les trois périodes de l’histoire du pays, une tradition d’exagération des précédents étrangers qui semble constituer en soi la clé de l’identité culturelle.