Les perturbations anthropiques contemporaines : dans les mangroves du sud Viêt-Nam : entre nature, civilisations et histoire
Auteur / Autrice : | Thao Tran |
Direction : | Jean-Paul Amat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie. Environnement |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Cette recherche propose une approche géohistorique des milieux de mangrove du Sud Viêt-Nam, afin d’en comprendre les évolutions, d’en estimer les potentialités environnementales, sociologiques et économiques. Le Delta du Mékong, terre d’eau et de rizières, fut le berceau d’une civilisation qui s’est épanouie dans la maîtrise des aménagements hydrauliques et la mise en valeur agricole. À compter des années 1860, la présence française en Cochinchine marqua de son sceau des paysages forestiers et ruraux dont certains continuent aujourd’hui à porter l’empreinte. Deux guerres, celle d’Indochine (1945-1954) et celle du Viêt-Nam (1961-1975) imprimèrent leurs marques spécifiques. Sur ce théâtre de la guerre, les zones éloignées, enclavées et insalubres du Delta étaient devenues, entre engagement et clandestinité, les refuges de la guérilla Viêt-Minh. Terres d’alluvions et de palétuviers, les régions de mangrove - Cân Giò à proximité de Saïgon, Pointe de Cà Mau à l’extrême sud de la péninsule - furent profondément meurtries, la régénération des formations végétales a été et demeure toujours incertaine suite à l’utilisation massive de défoliants (1961-1971). À partir de ces deux cas d’étude, la méthodologie par modélisation et analyse spatiales a permis de retrouver les paysages anciens, de comprendre les dynamiques spontanées et dirigées des couverts végétaux. La guerre fut source de perturbations et de bifurcations dans les systèmes forestiers, génératrice aussi de nouvelles structures végétales. Son impact a été mis en perspective avec celui de la gestion sylvicole conduite par les Français et celui croissant depuis les années 1970 de l’aquaculture.