La connaissance du droit public allemand en France de la paix de Westphalie au Renversement des alliances (1643-1756)
Auteur / Autrice : | Guido Braun |
Direction : | Jean Bérenger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Ce livre analyse l’image du Saint Empire romain germanique chez les hommes d’État, les diplomates, les juristes et les historiens français du congrès de la paix de Westphalie au Renversement des alliances (1643–1756). L’étude est centrée sur leur connaissance du droit public allemand. Méthodologiquement un intérêt particulier est porté aux traductions comme source historique, puisque les versions françaises des lois fondamentales du Saint-Empire et des traités internationaux conclus en latin par la France et l’Empereur se présentent comme un sismographe qui témoigne de l’interprétation que les traducteurs faisaient de la Constitution allemande. Sont également analysés les livres et les mémorandums français consacrés au droit et à l’histoire de l’Empire, la politique étrangère vis-à-vis de l’Allemagne comme mise en pratique des connaissances acquises et source de connaissances nouvelles, le rôle de l’Alsace dans ce processus de transfert de savoir et, dans une perspective d’histoire croisée, les jugements que les Allemands portaient sur les connaissances des Français en matière de droit public allemand. Cette étude montre qu’en France, l’image de l’Empire fut plus hétérogène et plus complexe que l’historiographie antérieure ne l’a suggéré. Pourtant, un grand nombre d’auteurs interprétaient l’Empire comme un État fédéral combinant des éléments monarchiques et aristocratiques. Les auteurs français développèrent une terminologie propre à décrire les institutions et le fonctionnement de la Constitution de l’Empire favorisant l’essor du français comme langue diplomatique. Les Alsaciens et les Allemands installés en France furent dans ce processus des intermédiaires essentiels.