Profondeur du temps : un certain regard sur le roman portugais du dernier quart du XXe siècle
Auteur / Autrice : | Agnès Levécot |
Direction : | Catherine Dumas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes du monde lusophone |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Résumé
Les romans portugais du dernier quart du XXe siècle présentent des caractéristiques communes quant à la représentation du temps. Dans les récits intimistes ou dans les métafictions historiographiques, les personnages sont plongés dans un présent dysphorique et d’indéfinition identitaire. Cette thématique s’inscrit autant dans la crise idéologique de la post-modernité que dans celle, particulière, du contexte portugais post-25 Avril. Les individus se perdent dans les labyrinthes d’un présent qui ne parvient pas à se dégager du poids du passé qu’ils interrogent. Solitaires, ils se caractérisent par leur incapacité à communiquer et par une inadaptation à leur temps et à leur milieu social. Leur questionnement, à la fois individuel et collectif, se présente donc comme une quête identitaire où la mémoire sociale et historique joue un rôle déterminant. Face à l’incapacité de construire un avenir, ils préfèrent suspendre le temps en se projetant dans la dimension de l’éternel : celui de la mort, réelle ou symbolique, ou celui de l’écriture. Le discours ironique des auteurs invite à une relecture du présent à la lumière du passé. A travers la réinterprétation des grands mythes nationaux, ils questionnent l’image identitaire que le pays s’est forgé depuis des siècles, qui perpétue les mentalités et qui conditionne son évolution. Renvoyant le discours individuel à une problématique nationale, ils proposent de revisiter et de réévaluer l’Histoire pour éclairer le temps qui leur est contemporain. Les structures circulaires et les mises en abyme, multiples et interactives, renforcent narrativement le thème de l’éternel retour qui révèle la préoccupation essentiellement ontologique des auteurs. Elles permettent d’englober les différents niveaux temporels dans une dimension supérieure qui est celle de l’universalité.