Thèse soutenue

Théâtres de l'inaction

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Auteur / Autrice : Eros Salonia
Direction : Jean-Pierre Ryngaert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....)

Résumé

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L’action dramatique semble s’être affaiblie, jusqu’à disparaître dans de nombreuses pièces contemporaines. La perception de l’action n’est plus la même. Nous avons choisi d’appeler ce phénomène : inaction. Loin de se réduire à un synonyme de non action, l’inaction indique une présence rénovée de l’action dans le théâtre, à partir de Samuel Beckett. Cependant, ce sont les modalités de cette présence qui ont changé. L’action dramatique s’achemine vers l’autoréflexivité ou la réflexion sur le sens de ce qui est considéré l’élément fondateur du théâtre. Nous présentons une nouvelle lecture de la Poétique d’Aristote, en montrant que celle ci est moins axée sur le paradigme institutionnel de l’action que sur le dialogue entre l’écrivain et ses choix liés à la composition de la pièce. Le possible aristotélicien n’apparaît plus comme un critère formaliste, mais comme la possibilité, la limitation et la responsabilité de toute sélection. Cette analyse, accompagnée d’un regard historique sur l’action, que nous effectuons à travers Hannah Arendt, révèle un concept en mutation et non une valeur absolue contre laquelle la modernité se révolterait. Au lieu d’opposer la « crise » du drame à la « guérison» du théâtre, nous proposons de diminuer l’importance de l’action comme valeur, ainsi que la surestimation des autres éléments du drame. Nous conduisons le lecteur vers une dimension de non surévaluation des éléments qui composent la pièce, en nous focalisant sur les forces inexprimées qui précèdent la création. L’inaction apparaît comme l’espace où la différence est possible. C’est la puissance d’une négation, une coupure pour distancer l’impossibilité du réel.