Faustus, Prospero, Salomon : la représentation du savant en Angleterre à l'époque de la Révolution Scientifique
Auteur / Autrice : | Mickaël Popelard |
Direction : | Alain Morvan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Études anglophones (....-2009Paris) |
Résumé
En Angleterre, la révolution scientifique coïncide avec la Renaissance. Il n'est pas surprenant dès lors que Marlowe et Shakespeare s'emparent de la figure du savant dans Doctor Faustus et The Tempest. La science est encore plus présente dans l'oeuvre de Bacon : New Atlantis dépeint une société idéale dont la prospérité et le bonheur dépendent d'une institution scientifique nommée ''Maison de Salomon''. Le terme ''savant'' est néanmoins problématique. Il ne correspond à aucune catégorie sociale ou culturelle de l'époque. On peut cependant tenter de définir certains des traits que partagent alors les ''philosophes naturels'' : quoique très influencés par l'humanisme, ils témoignent d'un très vif intérêt pour la technique et tentent de défendre la magie contre les critiques féroces des théologiens. Ces trois aspects – l'humanisme, la magie et la technique – trouvent à leur façon leur place dans The Tempest et Doctor Faustus. La représentation populaire du savant hésite entre rejet et raillerie. Le savant est perçu soit comme un dangereux athée, soit comme un mélancolique inadapté au réel. Ce n'est pas à dire que la représentation littéraire ou sociale du savant soit parfaitement uniforme. Les savants prennnent, pour leur part, de plus en plus conscience de la communauté à laquelle ils appartiennent : la rhétorique agonistique s'efface derrière l'affirmation d'une nouvelle sociabilité. Mais la science demeure une activité ambiguë jusqu'à la fin de la période. L'enthousiasme de Bacon s'oppose à l'image plus ambivalente que Marlowe et Shakespeare proposent de la science, dont on sait combien la littérature, par la suite, critiquera les dérives potentielles.