De l’un à l’autre : rencontres et contaminations dans la poésie et la correspondance de John Keats
Auteur / Autrice : | Oriane Montheard |
Direction : | Marc Porée |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature anglaise |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse cherche à identifier l’articulation qui organise la pratique keatsienne d’une écriture à deux visages. L’écriture épistolaire et l’écriture poétique keatsiennes donnent en effet des versions différentes d’une même conception du monde, de l’écriture et de l’expérience des rapports humains axée sur une logique de l’ouverture. Dans les poèmes et dans les lettres, la rencontre et la contamination sont les deux étapes qui marquent le chemin vers l’autre, que ce soit l’interlocuteur des poèmes, le destinataire, le lecteur, l’autre féminin ou l’autre genre littéraire. Ainsi, selon leurs stratégies et leurs motivations propres, la poésie et la correspondance apportent chacune leur réponse à des problématiques communes. Une première partie explore l’énonciation de l’adresse, qui convertit l’absence de l’autre en présence verbale et fait du texte un lieu de rencontre, voire de contamination entre les interlocuteurs. Ensuite, l’étude se penche sur la rencontre de Keats avec ses lecteurs. Redoutée ou ardemment souhaitée selon les cas, elle se révèle particulièrement pendant ces moments critiques que sont l’ouverture et la clôture des textes, ainsi qu’à l’approche de la mort, lorsque Keats livre à ses correspondants et à ses lecteurs des adieux ambigus. Une troisième partie examine les rapports entre le féminin et le masculin. Dans les poèmes, ces rapports hésitent entre la rencontre à distance et les fusions dangereuses. Ce discours amoureux poétique est alors transposé dans la rhétorique amoureuse épistolaire. Enfin, une dernière partie analyse la filiation générique entre poésie et correspondance à travers les discours et les genres hybrides qu’elles produisent.