Thèse soutenue

= Ecritures du politique : a partire da Jacques Derrida : à partir de Jacques Derrida

FR  |  
EN  |  
IT
Auteur / Autrice : Laura Odello
Direction : Mireille Calle-GruberPier Aldo Rovatti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie et littérature française
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Università degli studi (Trieste, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)

Résumé

FR  |  
EN

La thèse s’organise en deux volets :1. Le sujet souverain défini comme ipséité se constitue dans l’effacement fantasmatique de l’altérité qui loge en son cœur. Depuis ses premiers ouvrages analysant l’autoaffection vocale comme condition de la conscience de soi, Jacques Derrida n’a cessé d’œuvrer à un décentrement radical de cette autoposition souveraine du « je peux ». Il ne saurait donc être question de « tournant » dans sa pensée, même si ses écrits tardifs se consacrent plus explicitement à des questions juridico-politiques, en déconstruisant toutes les figures de la responsabilité qui sont liées à l’autonomie de l’ipse. Dissocier souveraineté et inconditionnalité, tel est l’enjeu d’une messianicité sans messianisme, pure structure d’attente exposée à la venue de l’événement. 2. De 1999 à 2001, la peine de mort a constitué le thème central du séminaire de Jacques Derrida. Or, la question de la peine de mort, scandée par l’histoire des déclarations internationales qui tentent d’en proclamer l’abolition sans y parvenir de façon inconditionnelle, se confond largement avec celle de la souveraineté en déconstruction, entre ses survivances dans des formes état-nationales et ses transformations en cours. Par ailleurs, la raison philosophique, dans son architectonique, semble être structurellement vouée à soutenir l’« échafaudage de l’échafaud », dont la critique, historiquement, se produit du côté de la littérature. Aussi, au fil des argumentations abolitionnistes d’Albert Camus ou de Victor Hugo, la réflexion se porte-t-elle, d’une part, sur la responsabilité de la littérature une hyper(ir)responsabilité qui lie l’espace littéraire à la démocratie à venir – et, d’autre part, sur la dimension méta-performative comme au-delà de la souveraineté même. L’enjeu de la déconstruction est et a toujours été la désobéissance du texte ou de la trace. Il y va, en somme, des écritures du politique.