Ambiguïté sexuelle dans l'art de Winckelmann à Mondrian (1750-1930) : au-delà des deux sexes : visibilité des hermaphrodites, figuration et passage à l'abstraction
Auteur / Autrice : | Magali Le Mens |
Direction : | Jean-Claude Lebensztejn |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
L'idée de l'ambiguïté sexuelle permet d'englober tout ce qui rend impossible l'idée de sexe déterminé, hermaphrodites, androgynes, travestis, eunuques, castrats, femmes masculines ou à barbe, hommes gynécomastes, efféminés, etc. , que ce soit dans l'appréhension du réel ou dans sa recréation artistique. La réflexion menée ici propose de ne pas détacher l'histoire de l'art de l'histoire de l'appréhension du réel. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle Winckelmann offrait comme modèle aux artistes un idéal esthétique qui a profondément marqué son siècle et le suivant. Or, Winckelmann qui se passionnait pour les sciences du vivant de son temps tout autant que pour les œuvres d'art pensait, en effet, que les Anciens s'étaient inspirés du corps des castrats et des hermaphrodites pour construire un corps humain idéal mêlant la beauté des sexes. Jusqu'au début du XXe siècle avec Mondrian, l'ambiguïté sexuelle imaginée est souvent appréhendée par rapport à l'ambiguïté réelle - celle des hermaphrodites particulièrement - à laquelle la science s'intéressait de très près. C'est donc par rapport à la figure humaine qu'une des voies de passage à l'abstraction est ici abordée. En effet, jusqu'à maintenant on a souvent abordé la question du passage à l'abstraction par le biais du paysage, pourtant, il est possible de proposer qu'en se penchant sur le réel à travers la figure humaine ambiguë les artistes sont aussi parvenus à l'abstraction.